Avoir été maniaco-dépressif,
et s’en sortir.
Sébastien Fernandez
Dédié à ceux qui un jour
sont passés par là
C'est l'histoire particulière d'un jeune homme qui décide de se guérir d'une psychose maniaco-dépressive en analysant les faits qui l'ont conduit à présenter cette maladie en suivant une psychothérapie, pratiquant l’auto-analyse, pour se passer de médicament à long terme. Ce sera de longues épreuves, un thymorégulateur sera nécessaire
Je ne suis ni docteur, ni professeur, seulement moi-même.
Ce qui suit est une feuille de route singulière et personnelle d’un agneau qui sort du troupeau, non une marche à suivre à la lettre d’un berger.
C’est le parcours d’un petit bonhomme, retroussant ses manches, enterrant la peur, jour après jour, renversant les évidences, sortant du silence, tirant sa révérence à l’espérance de tous les possibles dans un univers rebondissant d’énigmes et de mystères encore à élucider.
Le problème majeur pour écrire ce livre débutait surtout par le fait de savoir s’aborder en premier lieu soi-même pour essayer d’aborder un lecteur.
Ce n’est jamais simple de prendre un peu de recul sur soi pour s’analyser, puis en s’éloignant, de commencer à y voir clair. Pour me définir et dire en quelque sorte qui étais-je et qu’avais-je en toute liberté, je me trouvais confronté au problème de la terminologie. Somme toute, je n’étais spécialisé dans le domaine médical, et pourtant, je devais pour réussir une auto-définition rigoureuse, veiller à exprimer le plus authentiquement possible mon expérience en choisissant des termes appropriés ou des comparaisons proches de tout un chacun pour qualifier envers un lecteur lors de la transmission de ce livre mes descriptions et explications, ne serait-ce que pour ma famille en tout premier lieu.
Moi, tout compte fait, je ne détiens pas la vérité universelle, je ne suis rien, on ne me dit rien mais j’observe tout et à ce grand petit tout j’apporte comme grain de sable, ma petite goutte d’eau dans l’immense océan qu’est la vie et je vous livre une partie de ma vie qui se déroule ainsi sous quelques verbes bien précis : observer, apprendre, comprendre, douter, s’interroger, réfléchir et transmettre.
Je ne suis qu’un professeur, qui n’a jamais donné un cours, vous laisse mes observations, en ferez-vous une leçon ?
Les personnages et les faits racontés sont réels.
Le tout est écrit si possible avec simplicité, sous diverses approches pour me rendre accessible à un enfant, un adolescent, un étudiant, un chercheur.
Table des matières
I Témoignage accessible à un enfant
1] Qu’est-ce que c’est d’être maniaco-dépressif ?
II Témoignage accessible à un adolescent
1]. Avoir été maniaco-dépressif
1.2] Comment s’est produit ma première dépression ?
1.3] Comment a commencé ma bouffée délirante ?
1.4] Comment a accéléré ma bouffée délirante ?
1.5] Comment s’est installée ma psychose maniaco- dépressive
1.6] Comment sortir de ma psychose maniaco-dépressive ?
III Témoignage accessible à l’adulte
1] Petite autobiographie précédant ma période maniaco-dépressive
2] Début et fin de ma période maniaco dépressive
2.2] Les problèmes liés au dossier médical
3]. Analyse de ma période maniaco-dépressive
3.2] Pourquoi suis-je devenu maniaco-dépressif ?
3.3] Comment puis-je apprendre à me préserver d’une dépression ou d’une maniaco-dépression ?
3.4] Comment obtenir de l’aide et faire face au caractère cyclique de cette maladie ?
3.5] Est-ce une maladie héréditaire ?
3.7] Quelles sont les erreurs à éviter en phase maniaque ?
3.8 Quelles sont les démarches à suivre après le premier épisode délirant
3.9] Quels sont les obstacles de la guérison ?
3.10] Quels sont les manières de guérir ?
Être compris par un enfant, lui avouer en quelques mots qui j’étais réellement, voilà quel était mon plus grand défi.
Si l’enfant comprenait, alors l’adulte qu’il deviendrait serait tolérant envers ses semblables et n’exclurait à tort ou raison. C’est ainsi que je me mis à rédiger ce texte.
Texte pour un enfant de cinq ans dont un des parents est maniaco-dépressif:
Papa était triste,
on lui a fait du mal,
Papa a pleuré
Papa ne pouvait plus dormir,
Papa ne pouvait plus être sage,
Papa faisait des tas de bêtises
même si on lui disait d'arrêter.
Comme papa n'arrêtait pas de faire des bêtises,
j'ai appelé le médecin pour lui faire une piqûre anti-bêtises.
Depuis papa dort le soir et ne sort plus après minuit,
il est sage, s'occupe de toi
il prend un médicament qui l'empêche de faire des sottises.
C'est un médicament pour les personnes qui ne font que faire des bêtises
même si on leur dit stop.
Ce médicament n'existe que pour papa et pas pour toi,
toi, si tu fais des bêtises, pas de desserts, pas de jeux vidéos !
Texte pour un enfant de dix ans dont un des parents est maniaco-dépressif:
Dans un premier temps
c’est tomber dans une dépression,
comme son nom dépressif l’indique :
« c’est à dire que tu as beaucoup de tristesse
au fond de ton cœur
à la suite d’un fait traumatisant qui t’a fait énormément de peine. »
Dans un deuxième temps,
Tu n’acceptes ce fait car tu le trouves injuste.
Ce fait injuste devient comme une idée fixe dans la tête
Qui t’empêche d’être heureux et te concentrer dans ton travail.
Dans un troisième temps,
Tu te sens impuissant, non aidé et seul pour combattre ce fait qui te rend triste.
Dans un quatrième temps,
Tu te renfermes et tu commences à te mettre à l’écart.
Tu te sens si abandonné et si déçu par la vie
que tu commences petit à petit
à te réfugier dans un monde imaginaire
pour te protéger de ce fait traumatisant
Dans un cinquième temps,
tu cherches à lutter contre cette peine qui t’envahit,
mais tu commets l’irrémédiable erreur de boire de l’alcool,
croyant que cela va t’aider à être temporairement plus heureux.
Or oublier sa peine grâce l’alcool en étant si absorbé par un fait traumatisant est extrêmement dangereux pour la. santé
Car si par l’alcool,
j’essayais de fuir ma peine,
et de me réfugier dans le rire,
celui-ci à présent n’arrive à sortir..
L’alcool n’aide pas à enterrer une peine.
L’alcool m’a aidé à entrer encore plus vite
dans un monde imaginaire,
dans lequel je me suis réfugié.
Vient alors le dernier temps :
L’amorçage d’une bouffée délirante
C’est-à-dire que petit à petit je suis entré dans un délire.
Comme l’on dit vulgairement :
« J’ai pété un câble »:
c’est à dire que je faisais n’importe quoi.
je ne dormais pas,
je sortais la nuit, buvais,
et basculais dans un monde imaginaire
donnant libre cours à toute fantaisie.
Ma peine avait temporairement disparu
car j’étais hors de la réalité..
Je parlais sans queue ni tête
si bien qu’on ne me comprenait pas.
On disait que j’avais de drôles de manies.
On avait dit que j’étais devenu fou.
Les docteurs ont dit
que je risquais d’entamer une psychose maniaco-dépressive.
Par la suite,
j’ai été hospitalisé,
soigné.
J’ai pris des médicaments qui m’ont aidé à retrouver un état calme et stopper le délire.
Comme les faits traumatisants ne furent réglés, je ne sortais pas de ma dépression.
Comme d’années en années
ces bouffées délirantes se sont répétées,
les docteurs ont pensé que je n’étais pas sorti
de ma dépression,
ils pensaient que j’entamais une psychose maniaco-dépressive.
C’est à dire un état dépressif,
état où j’étais triste,
suivi d’un état maniaque,
état délirant où je me réfugie dans un monde imaginaire
n’arrivant à sortir de ma dépression.
Chaque crise maniaque a précédé un état déprimant aggravé par un fait nouveau et vexant
rappelant le même état dans lequel je me sentais
lorsque le premier fait traumatisant eut lieu.
Je me suis rendu compte que le premier fait traumatisant m’avait fragilisé et rendu plus vulnérable devant les échecs à venir que je subissais et que je n’arrivais à gérer.
Ce qui constitue un cycle dépressif,
c’est à dire un amalgame de faits traumatisants, en boucle, me fragilisant et déstabilisant d’où je ne sortais.
C’est pour cette raison que l’on dit
que la psychose maniaco-dépressive est une maladie cyclique
et périodique qui renvoie à des faits traumatisants, déstabilisants et conflictuels non réglés dès leurs arrivées et dégénérant en une maladie maniaco-dépressive.
Moi, j’ai dit à mes docteurs que je ne suis pas né fou,
Je suis devenu malade.
J’ai compris cette maladie.
Je sais pourquoi j’étais si triste et déprimé :
à cause d’un fait traumatisant
que je n’ai pas accepté.
Cependant, sa disparition a mis du temps,
car à maintes reprises, j’essayais d’oublier ma peine avec l’alcool, ce qui me faisait tomber dans un nouveau délire
Pour espacer ces crises,
un thymorégulateur me fut prescrit sans grand succès,
car on n’enlève non plus avec un médicament une peine.
Pour tirer un trait sur ce fait traumatisant,
je décide de confier cette douleur à une personne,
un psychiatre, un ami, un auditoire, en essayant d’analyser et traiter les faits traumatisants.
Je décide de combattre par tous les moyens légaux et possibles l’ensemble des causes qui a engendré ce fait traumatisant.
Si la justice, par exemple, ne me le permet plus,
estimant que le délai d’années est dépassé
pour intenter un procès,
il ne me reste plus qu’à écrire ou dialoguer avec d’autres personnes pour livrer le témoignage de mon expérience ,
unique manière de se soigner et d’être utile
à ce qui passeraient par-là.
Par ces actions
ces crises maniaques ont disparues.
Aborder la complexité de ma personne avec simplicité, ne me laissait tout le temps la possibilité d’utiliser des mots simples, alors je pris la peine comme à l’école de créer petit à petit un lexique pour m’adresser désormais à un adolescent.
Je viens d’une maman
et d’un papa
qui se sont unis dans un cri d’amour
et je suis sorti par un cri d’amour
offrant mon cri de vie.
Des cris pour dire que j’ai faim,
que j’ai froid,
que j’ai mal,
pour un câlin,
ces cris que j’ai modulés en pleurant,
que j’ai exploité dans la cour d’école
en criant
si bien que de loin je couvrais le chant des oiseaux,
qu’ensuite j’ai copié
mélodieusement pour apprendre à chanter,
lorsque la possibilité m’était donnée de m’exprimer.
Son origine débute
premièrement par une période de stress professionnel
ayant lieu dans l’Education nationale
en tant que surveillant
fonction par laquelle je serai amené
à devoir exercer l’autorité sur des élèves
qui grandissent et qui doivent bien souvent
faire leurs premiers pas dans la vie en s’affrontant à l’adulte.
Ce qui est nécessaire mais peut représenter
un danger pour le surveillant
surtout quand il est affecté à un établissement
où il est pratiquement seul pour occuper cette tâche
et n’arrive à obtenir une mutation.
Durant l’exercice de mes fonctions de surveillant,
je serai pour la première fois faiblement soutenu
par ma hiérarchie pour faire face à un problème de discipline,
avec deux élèves, ce qui entraînera une indiscipline galopante
que je n’arriverai à maîtriser créant une anxiété supplémentaire au stress professionnel.
Puis, deuxièmement,
une semaine après, il s’ensuit une injustice subie
dans le milieu de la formation professionnelle :
L’équipe de formateurs du groupe de directeurs
de centre de vacances
ne m’accordera pas le stage théorique de directeur
de centre de vacances pour enfants.
Ils diront que j’étais intelligent mais trop sensible.
Je pense que c’est faux car si j’étais sensible,
je n’aurais pas pu faire animateur en centre de vacances
et surveillant dans un collège et j’aurai démissionné de mon poste illico presto !
Ma dépression s’est développée à cause d’un fait traumatisant
non accepté de ma part si bien qu’après
je suis tombé dans une angoisse prolongée.
Par la suite,
je suis venu à me perdre
sans parvenir à tenir le gouvernail du bateau de ma vie.
J’avais l’impression que tout tombait à l’eau,
mes objectifs professionnels ne pouvaient être atteints,
je ne faisais plus le poids,
blessé, déstabilisé, dégradé, anéanti,
dans l’impossibilité de me retourner
contre une injustice subie
La triste réalité d’être le pot de terre contre le pot de fer.
La tristesse m’a envahi et je déprimais.
Ma tristesse était si grande
que je ne supportais plus la réalité,
car je n’avais pas les moyens à vingt et un ans
d’affronter un pot de fer, et me servir de moyens juridiques
pour combattre une situation injuste en changeant la réalité,
si bien que je m’évadais dans un monde imaginaire,
d’où je sortais temporairement,
comme font les enfants
Parce que j’ai bu
Pourquoi ai-je bu ?.
J’ai bu tout simplement parce nous sommes conditionnés
de telle sorte qu’on associe toujours l’alcool
à des évènements conviviaux où l’on rit, si bien que l’on garde ce vieux réflexe : alcool- gaîté.
J’ai bu de l’alcool pour oublier ma peine,
Perdu dans le refuge de la boisson,
je ne devenais fêtard,
je n’ai retrouvé cette gaîté si bien vanté.
Je suis devenu plus triste encore
tellement qu’au fur et à mesure,
je suis resté angoissé, plongé dans mon problème
et temporairement absent de la réalité
en m’engouffrant dans un monde imaginaire,
si bien que je glissais dans la paranoïa par moment.
Ce mélange d’état : tantôt réalité, tantôt monde imaginaire,
est ce qu’on appelle une confusion mentale.
Cette confusion mentale se dégrade à cause de l’alcool,
car celui-ci contribue à vous faire tomber
dans un monde imaginaire de plus en plus glissant et irréel
La réalité se déforme.
Désormais, je suis à la merci des vents absurdes
jusqu’à tristement, devenir de plus en plus agité, disjoncter, aux portes de la folie, perdre la boussole, mon centre :
ma petite pomme,
jusqu’à irrémédiablement errer dans la rue, exposé à tous les risques et pouvant rencontrer des personnes malveillantes.
C’est ainsi,
que les médecins diront que j’ai eu un épisode délirant,
une bouffée délirante,
et viendrais à être hospitalisé d’urgence [1] .
Surpris par cette expérience de la maladie à mes yeux,
je me sentirais incompris et dans le doute toute mon existence
tant que je n’ai compris et assimilé ce qui m’est arrivé.
Quand j’ai compris les motifs de cette grande dépression,
que j’ai évacué cette lourde blessure,
que j’ai compris que je ne dois boire de l’alcool
pour résoudre mes problèmes,
et que je dois tout mettre en œuvre pour les traiter
je me sens plus sûr,
et je dis :
C’était un accident !
un concours de circonstances,
un traumatisme.
En me trouvant, à maintes reprises,
devant un fait vexant contre lequel je ne pouvais riposter, remontait conditionnellement
la partie caché de l’iceberg à la surface,
un état déstabilisant issu du premier fait traumatisant
ma première blessure non cicatrisé,
le mauvais résultat de stage de directeur de centre de vacances, ce qui me faisait basculer à nouveau dans un monde imaginaire en fuyant ainsi la dure réalité.
J’ai adopté au fur et à mesure un état dépressif et maniaque dès que je me suis trouvé confronté à l’échec.
Les docteurs diront que j’ai développé une psychose maniaco-dépressive [2]
On peut dire ainsi que le premier fait traumatisant
non traité et non réglé
m’a fragilisé par la suite
dès que je me suis retrouvé
dans une situation de stress et d’échec.
J’avais tendance à entamer dans la semaine qui suivait
une phase maniaque
C’est pour cette raison que cette maladie maniaco-dépressive est devenue chronique.
C’est pour cela qu’on dit que c’est une maladie cyclique.
Elle s’est reproduite de nombreuses fois
et les docteurs ont décidé alors de me prescrire
un thymorégulateur pour espacer des rechutes.
Ce médicament a pour fonction de réguler l’humeur
en vous rendant plus calme, non de cicatriser une blessure.
Ayant bien compris,
que cette maladie est un véritable empoisonnement de l’âme et se reproduit,
je décide d’ôter le poison
en effectuant une thérapie pour évacuer ma douleur,
qui comportera trois volets:
la compréhension des faits
qui m'ont amené à être maniaco-dépressif,
la décision de se remettre dans une situation
émotionnellement semblable aux premiers faits
pour arriver à surmonter les émotions
en agissant de manière réfléchie et fermement sur les faits,
une action en justice pour exposer les faits si c’est possible,
un témoignage écrit
pour laisser mon expérience à une autre personne.
Et pour me guérir radicalement,
je décide de tourner une page
en décidant d’enrichir à nouveau mon âme
pour profiter de la vie qui me reste
et m’intégrer professionnellement.
Toute analyse d’une personne se devait complète et ce autant que possible ouvrant sur l’ensemble de sa vie. Ainsi je me mis à rédiger ces quelques pages autobiographiques susceptibles d’éclairer tout lecteur ou tout étudiant en recherche d’éléments importants pour ses recherches en psychologie
Mon autobiographie démarre par un bref récit qui précède le développement de ma dépression avec les troubles de l’anxiété causés par des faits déstabilisants et traumatisants, (retranscrits en gras) engendrant l’apparition de la première bouffée délirante.
Après cette bouffée délirante, on peut dire que ma vie comporte trois volets qui se répètent en boucle, l’un que l’on peut qualifier comme un intervalle normal sans aucun incident, (retranscrit en lettre normale et surligné en jaune) l’autre dépressif, (retranscrit en lettre italique, en gras et surligné en gris pour souligner les faits traumatisants), la dernière maniaque avec les hospitalisations, (retranscrit en police arial et surligné en bleu).
C’est une méthode basée sur l’établissement de grilles de la vie que chacun peut constituer pour préparer une auto-analyse.
C’est une auto-thérapie : « aide-toi, le ciel t’aidera »
Quelques lignes pour retracer ma vie normale avant ma période maniaco-dépressive :
Je suis né le 23 décembre 1965 à Manresa en Espagne. Mes parents immigrèrent en France quand j’avais deux ans parce que mon père posait des problèmes dans sa ville lorsqu’il voulait exprimer ses idées. Elles allaient à l’encontre du système franquiste de l’époque. Lui-même ayant été touché par l’emprisonnement de son père pour des raisons idéologiques ne pensait comme le régime franquiste mis en place. Mes parents immigrèrent donc en France.
Mes parents ne s’entendant pas, divorcent. Mon père, étant joueur de carte, préférant le jeu à l’argent, n’arrive à maîtriser sa passion et conduit le budget familial à la dérive. Ma mère ne tolérant cette passion vu que mon père ne la contrôle demandera le divorce.
Dès l’âge de 13 ans, le divorce est en cours et se déroulera dramatiquement car mon père ne contrôlera ses émotions face à la rencontre du nouvel ami de ma mère. Il perdra son control et arrivera à s’affronter physiquement à lui. Cette rencontre se terminera par une entente provisoire.
A la vue de son comportement, moi je déciderai de ne plus le voir. Je poursuivrai des études au Caousou, école privée jésuite, qui finalement me fera voir l’envers du décor religieux par le comportement de certains élèves qui se moquaient de moi parce que j’avais un nez aquilain.
Tout compte fait, je partirai et continuerai mes études au lycée Toulouse-Lautrec. Cela ne sera mieux, car là aussi, quelques élèves me donneront un surnom. Là aussi, je vivrais mal cette façon qu’on les enfants de donner des surnoms péjoratifs. Je supporterai tant bien que mal ce surnom. Je passerai le BAC, mais je n’arriverai à l’obtenir du premier coup. Je redoublerai et ne l’obtiendrai que l’année après.
Le bac en poche, je m’inscris à tous les concours administratifs et n’en auraient aucun.
Finalement j’entrerai à l’université Toulouse Le Mirail. Arrivant trop tard pour m’inscrire en psychologie, et demandant s’il y avait une section de parapsychologie, je finis par m’inscrire en Licence d’Espagnol.
La Licence d’espagnol sera très difficile à obtenir car j’ai trois langues dans le sang, l’espagnol et le catalan comme langues maternelles ainsi que le français comme langue d’adoption. Je finis par avoir de très grandes difficultés à maîtriser les trois langues car les parlant couramment, je finis par faire des erreurs n’étant pointilleux sur la grammaire. Deplus, de retour à la maison, je suis influencé par les fautes que reproduit mon entourage entre un fragnol ou un espangouin.
Ainsi, j’aurai de grandes difficultés à obtenir quelques unités de valeurs pendant ma Licence.
Je me souviens du jour où je m’étais payé en tant qu’espagnol de souche, un 1/20 en version. Notre professeur, Mr M.Vitse disait qu’il ne s’étonnait des résultats obtenus car même, si en tant qu’espagnols nous obtenions de bonnes notes au collège et au lycée, accédant à l’université, le niveau de langue devenant plus pointu, la bonne maîtrise du français ou de l’espagnol vient à faire défaut, parce que nous ne leur avons concédé bien avant de l’importance. C’est à l’université que la gymnastique de la pensée devient plus dure. A ce sujet, je lui avais rétorqué me sentant touché de plein fouet et voyant que mon ami Phillippe Rojo issu de la même souche venait de se payer fraîchement un 0,5/20, que depuis que j’étais au collège j’entendais dire par les professeurs de langues que pour parler une langue, il fallait penser dans cette langue, alors que le problème pour moi était de savoir en quoi pensait la pensée. Il me sourit et je venais de gagner un silence en classe. C’était un professeur, qui aimait que les élèves s’affirment et sa méthode consistait à les chatouiller, car s’ils devaient devenir professeurs un beau jour, il fallait qu’ils aient du répondant dans le sang pour tenir une classe éveillée et vivante.
Au fur et à mesure, je disciplinais les deux langues et essayais de réussir.
Une fois, me dit-il, vous êtes divin, je me dis, ça y est une énigme à résoudre en moins de deux, je luis tins alors ce langage: « dix plus vingt font trente ; trente : trois plus zéro font trois, trois étant le chiffre symbolique du mystère de la sainte trinité, donc je peux dire qu’alpha- numériquement, je suis divin et je me mis à rire en lui disant si le compte est bon? Il sourit.
Mes études prenaient du retard, vu mes difficultés de maîtrise des trois langues, et ma licence se rallongeait.
Ayant épuisé le droit d’obtention des bourses vu que j’étais un retardataire et ayant dépassé les dérogations accordées. Il ne me restait plus qu’à trouver du travail. Donc je demandais un poste de surveillant dans l’éducation nationale et faisais mes demandes d’animateur à différentes associations et mairies.
J’obtins un poste de surveillant dans un village du Tarn, Vielmur sur Agout, qui par manque d’horaires suffisants de trains en accord avec mon emploi du temps me contraint à acheter une voiture et vivre en caravane dans un camping. Je devenais salarié, employé cinq jours par semaine avec l’impossibilité de me rendre convenablement à mes cours.. Ainsi mes études s’en ressentaient. Mais je n’avais pas le choix, car à la maison, il n’y avait qu’un maigre salaire.
J’aimais jouer de la musique, faire du théâtre et transmettais cette passion au sein du collège qui m’employait.
Au cours de la deuxième année de surveillance, je commençais à être exposé au stress professionnel de cette fonction qui m’amenait à devoir exercer l’autorité sur des élèves qui grandissent et qui doivent bien souvent faire leurs premiers pas dans la vie en s’affrontant à l’adulte.
Ce qui est nécessaire pour eux peut représenter un danger pour le surveillant surtout quand il est affecté à un établissement où il est pratiquement seul pour occuper cette tâche et n’arrive à obtenir une mutation.
Durant l’exercice de mes fonctions de surveillant, je serai pour la première fois faiblement soutenu par ma hiérarchie pour faire face à un problème de discipline avec deux élèves, ce qui entraînera une indiscipline galopante dans la classe que je n’arriverai à maîtriser créant une anxiété supplémentaire au stress professionnel et une impossibilité de gérer le silence en étude et ce au détriment de ceux qui veulent travailler et de ceux qui sont influençables par des élèves à forte personnalité.
Aimant autant l’enseignement que le milieu de l’animation, je m’inscrivais à la formation de directeur de centre de vacances pour enfant auprès des CEMEA, tout en commençant d’ailleurs à m’intéresser de près aux fonctions de conseiller principal d’éducation dans l’enseignement que je visais par concours interne, vu l’aspect non routinier et vivant de ce métier par la multitude de contacts qu’il offrait dans la journée. En attendant ce concours, je partis au stage de directeur
J’étais arrivé à ce stage avec le projet de monter une ferme-centre de vacances autogérée naturellement et qui se servirait d’outils informatiques pour sa gestion. En effet, je commençais à poser problème car on voulait plutôt étudier ma façon d’être que mon projet.
Vu leur incompétence en matière informatique à l’époque ; leur mission était de se livrer à des jeux de pressions psychologiques pour tester les individus. Ils y arrivèrent, car deux stagiaires pleurèrent, cependant ils eurent le stage
Durant le stage, je pense que je devais commencer à poser problème puisque j’étais de ceux qui devinaient le maniement du groupe des stagiaires par les formateurs, attitudes que je percevais très rapidement vu que moi-même étais habitué à manier mon groupe d’élèves en tant que surveillant. Tout compte fait, je n’ai pas eu le stage de directeur et comme rapport, j’ai eu : « trop intelligent et trop sensible pour être directeur », rapport qui m’a détruit moralement car je pensais que l’équipe de formateurs plaisantait
Parallèlement à ce stage, se produisait un stage d’animateurs dans lequel j’avais rencontré une stagiaire animatrice. Je peux dire que ces jeunes étaient plus gais que mes confrères et je me joignais à eux avec deux autres stagiaires directeurs, qui aimaient faire la fête lorsque les heures de stages finissaient.
Je me rappelle d’un détail avant de partir du stage qui fut lors de la dernière réunion de groupe, ce qu’on appelait : l’évaluation, réunion du groupe où le formateur nous demandait ce qu’on avait à dire avant de partir chez nous, moi, je dis alors que j’avais la tête chaude et les pieds froids
Cette équipe de formateurs présentant les résultats du stage à l’ensemble des stagiaires ne se mit à évoquer les raisons de la non-obtention du mien. Le stage terminait après les résultats et il fallait quitter les lieux. Chaque stagiaire reprenait sa route, et il ne me fut accordé une seconde chance pour m’expliquer avec cette équipe de formateur et devant l’ensemble des stagiaires.
Quant à l’inspecteur de la jeunesse et des sports qui passait faire sa visite, je peux dire qu’en milieu du stage, il n’était pas là pour nous informer sur nos droits et démarches dans le cas d’un désaccord. Les critères de l’équipe étaient purement subjectifs voire peut-être personnels et il n’y avait une grille d’évaluation objective de l’individu.
A la suite du stage j’éprouvais un sentiment d’impuissance et d’injustice qui me fit perdre pied que je compensais par l’amour de cette jeune stagiaire animatrice.
Le lundi après, je repris le travail de surveillant au collège de Vielmur sur Agout .
Depuis lors les tensions scolaires s’étaient un petit peu calmées car avec le temps des vacances, les incidents survenus bien avant le stage avaient été résous.
Le collège était rattaché à une église. Je m’y étais rendu pour trouver comme une aide face à cet échec. Ayant un sentiment de peine et d’injustice, je me mis à me confier à une statue, à implorer Dieu. Je crus que la statue de Jésus me parlait et ce fut le départ du délire, je me pris pour Jésus sans me rendre compte que je rentrais petit à petit dans un monde imaginaire pour m’y réfugier n’étant arriver à régler mes comptes avec cette équipe de formateurs.
Au réfectoire je bus trop de vin croyant que c’était le sang du christ, ce qui choqua les professeurs à table. Je mis la main dans l’eau de la rivière, croyant que je pouvais bénir l’eau, j’imposais les mains aux photos des magazines comme si je pouvais leur enlever une partie diabolique, et même je crus que ma mère était la vierge Marie.
Cela dura une semaine.
De temps en temps, je revenais à la raison, mais j’étais comme protégé dans ce délire, le directeur du collège me convoqua et me dit d’aller me reposer car il se rendait compte que ça n’allait pas. Ma mère m’amena chez le docteur Mazelier et il me donna une piqûre pour me reposer. Je crus que la piqûre qu’il me donnait serait celle du septième jour parce que Jésus le « 7ème jour il se reposa ». Je croyais être Jésus.
Le taxi arrive et l’on décide de m’hospitaliser à la clinique de Montberon. le 4 mars 1988.
En arrivant, je croyais que c’était des anges quand je vis ces blouses blanches autour de moi. Je restai alors et ma mère veilla à l’extérieur de l’hôpital. ,(ce qui pour moi représente un manque d’intérêt pour les familles qu’il faut aider et ne pas laisser dans le doute. Il faut tenter les explications et les hypothèses sans oublier un accompagnement des familles).
Je m’étais levé du lit pour aller pisser et je décidai de casser l’intérieur de la chasse d’eau croyant que cette eau était mauvaise et contaminée. Je croyais que seul moi pouvais guérir l’eau par l’imposition des mains. Un malade s’était plaint en m'ayant vu et je me rappelle que je m’étais retrouvé à l’admission, ( milieu fermé) par la suite.
C’est alors que l’on devient un enfant avec des infirmiers qui ont la clé pour vous ouvrir. Dés lors enfermé, vous réagissez avec agressivité car vous voulez sortir de cette chambre close, ils arrivent avec des chaînes et on vous ligote au lit. On n’a pas voulu comprendre à la base l’action insensée du malade, on a préféré déclencher tout un processus morbide par l’enfermement, lequel devient un traumatisme en plus.
Je sortis de l’admission parce j’avais compris qu’il valait mieux que je ne sois pas trop excité pour pouvoir demander la liberté.
Bien après je sortis de l’hôpital, le 26 avril 1988, avec comme diagnostic : ’une bouffée délirante
*
A ma sortie, je restai affaibli. Mes grands-parents étaient arrivés. Je me mis à réviser pour un examen avec difficulté, je ne fis mon armée, fut exempté à partir de cet évènement et partis en Espagne me changer les idées. Je grossis par l’inactivité, et repris mon travail de surveillant au collège dès Septembre.
On pensa alors que j’avais trop donné durant ces deux années de surveillance, le surmenage fut invoqué par mon entourage. Il fallait que je pense à moi, disaient-ils. Donc cette troisième année de surveillance, je décidai de penser à moi et de ne pas en faire autant au collège. Je fis le régime, du sport et ne me consacrais qu’à la drague des collègues et des étudiantes de ma classe..
Je demande ma mutation que j’obtins et je partis en vacances dans les Pyrénées où je rencontrai une fille de au camping de Foix, Patricia, 16 ans, d'origine italienne. Ensemble nous gagnons un prix de danse de lambada et sommes remarqués par quelqu'un pour s'en aller faire démarrer des bals. C'était impossible d'accepter cette proposition, car je travaillais à Vielmur-sur-Agout, et elle poursuivait ses études près de Castillon la Bataille, non loin de la ville de Saint-Emillion.
L’été se déroule agréablement avec elle, deux amoureux qui roucoulent à tout moment. En septembre, j'obtient ma mutation au Lycée professionnel de Carmaux, un internat pour la quatrième année de surveillance, je passe le Noël 89 avec elle, mais tout se casse en deux car elle habite Castillon et l’éloignement commence à jouer sur les sentiments. Elle me quittera pour un autre pendant un stage d'animateur avec l'U.F.C.V. Je ferais avec, car elle est plus jeune que moi. J'avais 22 ans alors.
Je poursuis mon année scolaire au lycée professionnel d’Aucouturier, à Carmaux. En été 89, je rencontre une personne qui a dix de plus que moi et deux enfants lors d'une sortie en discothèque . Revenant de vacances, j’apprends de mon ami Alain, professeur au collège de Vielmur sur Agout, qu’elle me trompait. Alors je commence à ne devenir qu’amis et on conserve un bon lien avec ses enfants à qui d'ailleurs j'apportais les bonbons qui restaient et qui ne pouvaient être gardés dans les machines du lycée de Carmaux pendant l'été.
Je me consacre alors à la musique et décide de monter un studio d’enregistrement en octobre 89. Je fus engagé dans le piano-bar le Précat à Toulouse pour jouer du piano, mais je fus surpassé par un joueur qui m’écrasa en beauté, ce qui me fit prendre conscience de mes limites et du sans pitié du monde artistique. Il valait donc mieux s'orienter vers le métier de conseiller d’éducation, ce qui paraissait plus sûr. C'est vrai que j'étais un piètre joueur car je ne me servais que des touches blanches et de temps à autre, je glissais des touches noires pour donner l'apparence que je savais jouer mais aussi pour inventer un autre style que l'on nomme le "free jazz"
Entre-temps, ma mère rompt avec son premier ami, José qu'elle rencontre après le divorce lors de sa première sortie nocturne en discothèque et rencontre quelqu’un de nouveau en discothèque, un ancien militaire.
Je prends un congé de maladie vu que je me sentais fatigué après les examens de septembre à la l'université et profite du matériel musical que j'avais acheté, un synthétiseur, un ordinateur atari et son logiciel le Pro 12 de Steinberg, une version super allégé du logiciel Cubase. C’est alors que je disjoncte pour la seconde fois en novembre 1990.
Je me rappelle qu’en travaillant les sons sur mon synthétiseur, je commençais à leur donner une connotation. Certains me paraissaient diaboliques et je prenais peur. Je demandais alors à ma mère d’aller voir un médecin qui soit chrétien car j’avais peur d’être envoûté.
Il me donna des cachets mais il n’y eut pas de parole pour me réveiller et me faire sortir de ce délire, de cette illusion. Ma mère téléphona au docteur Mazelier pour qu’on m’hospitalise et je fus interné le 13 novembre 1990 à la clinique de Montberon.
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L’hospitalisation dura très peu car ma mère décida de faire continuer le traitement à la maison.. Je sortis le 3 décembre 1990.
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Le Noël se passa en Espagne. Mon grand-père se trouvait alors à l’hôpital et me dit de faire la politique des trois singes à la maison si je ne supportais le nouvel ami de ma mère. Il y eut une période d’énervement car je ne voulais prendre autant de médicaments.
Vers Pâques, je commençais à m’embêter de ma convalescence et je décidai de reprendre mon travail.. Arrivé à l’internat, je n’arrivais plus à trouver mon élan d’autorité sur les enfants, tout tenait grâce à mon ancienne image que j’avais laissée.
Je sentais qu’à travers le groupe de maîtres d’internat j’avais perdu mon image de « number one » et en plus, quand ils me demandaient ce que j’avais eu, je n’arrivais à répondre de peur de ne pas être compris. Ce qui me laissait dans un mutisme. Je finissais par vouloir me réfugier dans un livre ou toute autre activité seul, par exemple l’inscription des absences sur l’ordinateur.
Je n’avais pas besoin de gueuler pour obtenir l’autorité dans ce métier, il suffisait d’un regard, mais maintenant c’était moi qui commençait à baisser les yeux devant les élèves, et les élèves peuvent vous bouffer en deux jours s’ils commencent à vous sentir faible.
Je me trouvais faible parce que je n’arrivais pas à me souvenir de leurs prénoms, du nombre des classes, etc. La mémoire avait pris un coup avec la forte dose de psychotropes. Alors je décidai de repartir en congé de maladie. J’avais réessayé une tentative de reprise mais mon renfermement devenait trop lourd. Je me repliais alors qu’il faut être très ouvert et je m’étais arrêté à nouveau de travailler en disant pour paraître bien que j’aie des problèmes de sommeil. Je partais et je restais ainsi sur la même image d’autorité que j’avais conservée. Ce fut comme battre en retraite.
Comme j’avais épuisé le congé de maladie, j’avais demandé la longue maladie pour tomber dans mes frais à assumer. La convocation du médecin-inspecteur se passa très mal car il avait décidé de ne pas m’accorder la longue maladie. Tous mes propos lui semblaient exagérés et il me demanda si je ne voulais pas prendre la retraite déjà. Il prenait plaisir à me déstabiliser pour peut-être voir si je simulais , même si je m’étais confier ouvertement à lui, lui racontant le déroulement de ma maladie qui survenait une deuxième fois.
J’avais une période noire, en attendant la réponse de l’inspecteur où je pensais au suicide car mon seul loisir était devenu : 10 heures de télé.
Je ne trouvais aide chez personne. Peut-être aurait-il mieux valu me mettre en rapport avec des gens qui ont la même maladie pour avoir un soutien. Ce ne fut pensé par mon entourage. Je pris la décision de partir faire le tour d’Europe car il fallait faire le point en s’éloignant et revenir avec des idées et des objectifs nouveaux. Cela m’aida. Ensuite j’eus par écrit une réponse négative de l'inspecteur. Alors pour me changer les idées, j’avais penser me faire muter au lycée Bourdelle à Montauban pour que mes débuts soient plus faciles n’ayant pas à devoir me mesurer par rapport à mon ancienne image de l’autre Lycée professionnel.
J’avais aussi voulu faire la chirurgie esthétique du nez, mais cela ne pouvait être fait qu’en fin novembre. Des difficultés financières, vu la réponse négative de l’inspecteur empêchèrent l’opération. J’avais vendu alors parti de mon matériel musical et abandonnais l’idée du studio d’enregistrement car je m’étais rendu compte de mes limites dans le domaine musical. Je voulais arriver avec une nouvelle tête au lycée et ne provoquer les rires si je débutais dan cette école. Après l’opération, j’eus des problèmes car la souffrance était telle que je n‘arrivais à dormir, et en plus je ne sais m’endormir sur le dos. J’étais fatigué.
Un soir nous décidons d’aller faire un loto avec des amis, j’avais l’impression d’entendre les bruits de fond se multiplier par dix. Je commençais à disjoncter.
Un après-midi, j’étais à la maison, ma mère était arrivée, elle s’était approchée, je pris peur, j’avais peur que l’on décida de m’enfermer et je décidais soudain de m’enfuir en voiture où je crus me protéger et passer à travers un autre monde, une para- réalité et je me dirigeais vers le centre commercial Auchan.
Je changeai de coiffure, m’étais acheté des lunettes de soleil, un pantalon, un dunfelcoalt et mis toutes les anciennes affaires dans une poche pour que plus personne ne me reconnaisse. Je me paye à manger. Je vais au Bowling de Auchan, je glisse mes papiers d’identité et les clés dans une poche et la laisse tomber par terre. Je me dirige alors vers la fille de l’accueil qui ressemblait à la femme qui avait dix ans de plus que moi et qui m’avait quitté. Elle demanda si l’on m’avait battu (vu les yeux au beurre noir de l’opération), je dis que je ne m’en souvenais plus, me demanda mon nom, je ne m’en souvenais plus. Elle appela le SAMU, lequel me dirigea à l’hôpital Rangueil.
Voyant que les infirmiers faisaient une recherche. Je ne me souvenais plus du téléphone de ma mère et avais donné le numéro de la mère d’un copain voisin, Jean Philippe, laquelle contacta ma mère aussitôt. Moi pendant ce temps, je leur parlais du Dr Millet qui me suivait à la clinique de Montberon, je repris tout à coup conscience de ce qui m’arrivait et l’on téléphona à une ambulance dont les ambulanciers furent les futurs collègues de travail de la société d’ambulance d’UNI-SECOURS avec qui j’allais travailler à Tournefeuille par la suite.
Le parcours fut sans agressivité et Christophe Wateau, l’ambulancier, me faisait la conversation, même si la mienne se présentait par association d’idées sous la symbolique des chiffres 7 et 4 entamant la phase maniaque
Je fus hospitalisé le 21 décembre 1990 à la clinique de Montberon.
J’arrivai. Je reconnus l’un des internes qui était gentil et rentrai à l’admission. Une série de piqûres. Les sorties de l’admission (milieu fermé) dépendaient de l’infirmier et du diagnostic des docteurs, ce qui me faisait éprouver une sensation de déchirure quand les portes devaient rester fermées à l’intérieur de l’admission.
Je sortis le 2 mars 1991 et je fis la demande à nouveau du congé de longue maladie. Je fus reçu par un inspecteur de la sécurité sociale qui réactualisa mon dossier refusé de longue maladie par le précédent inspecteur. car cette fois je dépendais du Tarn et Garonne et non plus du Tarn.Il me jugera inapte à reprendre le travail de surveillant mais apte à enseigner
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Je préparai alors mes deux unités de valeur de licence manquantes, la littérature espagnole et hispano-américaine. Je réussis à les obtenir malgré les péripéties et le traitement. Je vais voir le docteur Riché, médecin de famille, et lui dis que j’allais reprendre le lycée. Quand je me fus trouvé à l’entrée du lycée, je fis demi-tour, j’eus comme peur, le ventre serré, une sensation de vide, comme si je ne ressentais plus rien pour ce métier, désormais la démotivation avait pris place à la vocation.
Je repartis de Montauban chez moi et pris la décision de changer de cap professionnel en m’inscrivant pour passer le permis poids lourd. Le Dr Riché me dit que c’était positif comme réaction même si je voulais encore démontrer que je pouvais éprouver quelque chose dans ce métier de surveillant. Ce fut comme un soulagement d’obtenir en décembre 92 mon permis et le fêtais. En plus, mon voisin Philippe Robotti m’avait promis une place de chauffeur et roaddie dans son groupe musical « Box Office » où il était sonorisateur, ce qui me passionnait et aussi une paye de 18 000 francs par mois, ce qui n’était pas rien, ainsi que le statut d’intermittent, ce qui paraissait une belle opportunité.
Je décide parallèlement de préparer ma maîtrise sur le groupe musical Mécano, que je fais en deux mois sans problème, tout est pour le mieux..
Sauf que je vivrais la situation professionnelle de chauffeur comme un échec social par rapport à mes ambitions premières de jeune-homme d’être un jour artiste. Ce qui me pose à nouveau en situation d’échec à nouveau devant la vie et petit à petit, je disjoncte.
Je me souviens d’un détail : j’étais dans mon lit le matin et j’eus l’impression que tout mon corps montait vers le ciel, alors je me dis : « je me prends pour Jésus et c’est le retour vers le père ». Je décide alors pour couper à ce délire d’aller rencontrer mon père que je n’avais pas vu depuis mes 14 ans suite au divorce.
Il me reçoit. Nous prenons un petit déjeuner et je m’en vais.
Peu de temps après, je me mets à sortir en croyant que je suis quelqu’un de célèbre, vais en boite danser et drague à fond, me prends pour James Bond et fous en l’air une chambre d’hôtel au Novotel, voulant piquer les mignonnettes d’alcool.. Je convoque le directeur pour lui dire que l’on est rentré dans ma chambre, ce qui allait tourner au vinaigre avec l’arrivage des flics. Mais je payai ma chambre et je pars. J’avais eu besoin à ce moment de décompresser comme quelqu’un qui n’avait fait que bûcher soit pour le permis soit pour la maîtrise d’espagnol. Me voyant ainsi, j’avais demandé à ma mère et à une amie voisine de m’amener à la clinique de Montberon le 22 mars 1993.
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Il n’y avait pas de place au 1er étage, donc, direction à l’admission (milieu fermé). Ensuite les places se libérèrent, je monte au premier étage (milieu non fermé) et l’on décide de mettre en place du lithium, un médicament appartenant à la famille des thymorégulateurs, sans une explication du type de maladie que j’ai, ses origines, génétiques ou pas, pas de recherches, pas d’explication du fonctionnement de ce médicament sur l’organisme vivant. Ce sont des erreurs de méthodes face au patient, justifiables et pardonnables si l’on considère le manque de personnel et le temps très limité accordé individuellement à chaque patient..
J’en sort le 21 juin 1993.
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Je passe en septembre devant le jury pour la maîtrise. Je fais alors une demande de maître auxiliaire, mon congé de maladie étant arrivé à expiration. En attendant puisque j’étais entré au chômage pour une durée de trois ans, je me mets à chercher du travail avec les diplômes.
La maîtrise ne servait que pour l’enseignement, alors je décide de m’inscrire à l’I.U.F.M par correspondance et prépare le concours d’instituteur avec le C.N.E.D. En attendant, je trouve une place d’ambulancier chez UNI-SECOURS et ce jusqu’en décembre 93, date de sa liquidation judiciaire.
Je commence ma première intervention avec une femme ligotée à Purpan, les infirmières qui rigolaient et qui disaient en exagérant, « on va lui mettre une dose plus forte pour que vous vous l’emmeniez », situation impossible vue son état de nerf. C’est alors que je m’étais rendu compte de la dégradation des relations personnels-patients par le manque de communication, de chaleur, de vocation et d’engagement total d’une partie du personnel lassé par la routine d’un métier qui ne les accroche plus autant qu’à leur début à cause aussi du bon nombre de patients arrivant aux urgences en état d’ébriété, violents et dangereux.
Après la liquidation de l'association Unis-Secours, je poursuis la préparation du concours d'institeur. Le niveau me semblait anormal car se taper une spécialité en espagnol, c’est-à-dire la licence, pendant trois ans pour revenir au programme du bac approfondi était insensé.
Je fis malgré tout ce que je pus mais je disjoncte à nouveau, alors on me dit que j’en faisais trop. De là la division entre celui que j’étais et celui qu’on voulait que je sois.
Je serai hospitalisé le 9 avril 1994.
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C’est le même schéma, je disjoncte, ma mère essaie de me ramener à la raison, me donne une gifle pour me réveiller, ça ne marche pas, je continue à délirer, elle téléphone au médecin de garde. Son médicament n'aura aucun effet. Il dit à ma mère qu'il ne peut m'administrer une piqûre, car ces piqûres sont sous surveillance médicale à l'hôpital. Finalement, ma mère appelle un taxi et j'entre à l'admission .Je sors en règle générale tous les week-ends de l’hôpital. J’en ressors le 20 mai 1994.
Je ne peux passer les concours d'instituteur, je pars en Espagne, je me remets au footing et je recherche du travail comme déménageur.
Je démissionne car c’est un travail de nègre. Je fais téléprospecteur et en septembre décide de transformer mon chômage en formation en m’inscrivant au CAPES.
J’étudie un œuvre poétique du XVIième siècle, œuvre qui d’après moi incite l’intellect à se creuser dans tous les sens vu son incompréhension, Las Soledades, de Quevedo. J’éprouve certaines difficultés à me souvenir car tous les traitements et les hospitalisations subies les années avant ont eu pour effet secondaire de rendre moins performante ma mémoire, tous les acquis universitaires ne sont restés frais dans ma mémoire vu le nombre d’hospitalisations. Ce qui me met en porte à faux et en situation future d’échec. En même temps j’étudie l’idée de monter un théâtre de marionnettes et l’achète, mais je disjoncte après.
Dans le club de gym Diapason, je me prends pour le plus fort, je sors de nouveau en discothèque et trouve mon plaisir dans la nuit avec ses frivolités. Je rentre chez moi, énerve ma mère. J’ai l’impression que Jacques Martin me parle à la télé.
Je m’en vais dans un karaoké, je me pisse dessus, le pantalon est mouillé. A l’hôtel Sofitel, j’ai l’impression que je suis Dieu entrain de juger tous ces bons vivants avec leurs téléphones sans fils qui sonnent pendant le petit déjeuner. Je rentre chez ma mère le walkman dans la tête, puisque j’ai dû laisser mon appartement après la mort de la propriétaire Claudie Pagani.
Je reste assez énervé et demande dans l’après-midi du 5 février 95 de rentrer à la clinique de Montberon pour me reposer car je n’en pouvais plus.
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Je rentre à l’admission, je me sentais en sécurité et attendais comme un drogué qui est en manque sa piqûre pour être soulagé et pouvoir se reposer, pouvoir tomber et s’effondrer de paix chimiquement. Il s’ensuit l’enfermement et le bouclage nocturne des chambres, si exaspérant que je n’attendais que la libération d’une autre chambre en milieu ouvert.
J’en sortis le 1er avril 1995.
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Habitant chez ma mère à la rue negreneys depuis le premier déménagement. Je meublais mon nouvel appartement au boulevard Pierre Curie. Cent mètres nous séparaient. Je devais perdre du poids et me remettre au footing.
Tellement écœuré par le nombre d’échecs, de rechutes, un chômage qui ne cessait de diminuer, je me sentais dans une impasse économique et une nécessité plus importante en soins. Je demande alors à ma psychiatre, Mme Millet-Bartoli la constitution d’un dossier d’adulte handicapé. Elle me propose par ailleurs d’aller jeter un coup d’œil dans son association, Route Nouvelle, qui pour moi sera un échec, car je me vois entourer de personnes qui sont dépendantes de psychologues, d’éducateurs, d’assistantes sociales, et mon arrivée dans ce groupe de gens en post-cure n’est pas à mon niveau car j’ai un problème de transfert vu que je me suis dirigé vers ces métiers étant jeune. Ce qui n’est donc pas évident.
Seulement le module formation est intéressant pour moi. Il est vrai que je m’attendais à un besoin d’information urgent vu ma situation, c’est-à-dire un ordinateur dans lequel on rentre les données du problème et l’on a une série de pistes d’insertions professionnelles tenant compte de cette maladie.
Part ailleurs, j’avais demandé à la C.O.T.O.R.E.P une réorientation professionnelle que je n’ai pas eu. Donc me voilà parti à la recherche de travail vu que la CAF ne me versait qu’une partie de l’allocation adulte handicapé étant donné qu’elle s’était trompée sur le calcul. En septembre je fais donc distributeur de pubs, un travail mal payé, que j’abandonne par la suite. Je m’achète une caméra vidéo et décide de filmer toutes les diapos de la famille. Je fais une demande d’HLM à la Languedocienne, vu que le boulevard qui jalonnait mon appartement était fréquenté par des camions, ce qui me donnait un drôle de sommeil car j’ai le sommeil léger.
J’obtiens un T1bis à Castelginest, non loin de Toulouse, en décembre 95 et dois déménager en deux jours pour ne perdre la caution.
Je commence alors à m’intéresser à la psychopathologie à l’université Toulouse le Mirail et suis les cours en amphi. Je tiens au courrant Mme Bartoli sur mes interrogations et recherches que je fais car je suis en manque d’informations. Les grèves universitaires ne facilitèrent mes poursuites en cours, j’avais pensé qu’il pouvait être intéressant de travailler avec un étudiant qui aurait voulu faire un mémoire sur moi. Mais aussi, j’avais pensé qu’il pouvait être formateur pour des étudiants d’avoir un témoignage direct car je remarquais que les cours n’étaient vivants que s’il y avait une anecdote racontée pour que les étudiants ne s’endorment.
Je voulais savoir aussi quel pouvait être l’avenir de ces personnes atteintes par ce type de maladie ? Le type de traitement administré occasionnait-il d’autres préjudices par rapport aux lois, aux crédits, car j’avais réalisé que je m’étais déjà fait rejeter de beaucoup de mutuelles qui ne voulaient me couvrir
Le mois de janvier 96, je vins à la rencontre du Dr Fourasté qui sortait d’une réunion de l’UFR de Psychologie à l’université Toulouse le Mirail canne à la main.« Des henculettes de mouches » disait-il, cette expression me séduit, la trouvant amusante, je décide d’entamer une psychothérapie avec le Dr Fourasté.
Résidant à Castelginest, je fais une demande d’emploi à l’A.N.P.E et sa conseillère me téléphone pour me dire qu’elle m’avait trouvé une place dans un Centre de loisirs associé à l'école maternelle de Lalande, quartier toulousain, comme directeur-adjoint. Je m’y présente, passe l’essai avec succès, mais au moment de présenter des papiers, il manque deux mois sur le cursus historique du chômage pour y avoir droit. Gisèle, la directrice s’acharne pour me garder, et apprend par l’ANPE que je suis aussi reconnu travailleur handicapé, qualité que je préfère cacher pour être estimé autant qu’un autre. Elle me demande alors le type de handicap que je présente et je lui explique ce que sait et que c’est traité par du lithium. Elle me répond que je me présente le lendemain à l’école car elle avait besoin de quelqu’un. Je devais alors rencontrer la présidente de l’association qui se demande alors pourquoi avec de tels diplômes je décidais de travailler pour une telle qualification et un tel salaire ?
Alors je dis que c’est par amour aux enfants que je prenais cette fonction. Gisèle m’avait dit que si je disais la vérité, ça ne se passerait pas bien.
Voyant son authenticité et sa grandeur d’âme, je ne voulais pas continuer le second jour, car je savais que s’il arrivait quelque chose, les parents des élèves l’auraient sanctionnée. Et même si je passais une visite médicale du travail à la mairie, le dossier pouvait ressortir. La situation restait embarrassante. Je lui téléphonai en lui disant que je refusais le poste, même si cela faisait parti de ce que j’aimai le plus car je ne voulais pas qu’il lui arrive rien de préjudiciable. J’en avais pleuré. Elle, elle dormit très mal.
J’avais pensé alors que la mention du 100 % affection liste sur la carte de sécurité sociale pouvait déjà être discriminatoire lors d’une embauche. Je voulais donc l’effacer. Le fardeau était lourd.
Mon taux de lithium avait chuté malgré la prise régulière des 4 théralithes, j’étais à 4,05. Ma mère s’inquiétait, le Dr Bartoli me prescrit de la dépamide et me dit de prendre un demi-cachet de plus. Il fallait attendre les résultats de la prochaine lithiémie, ( analyse montrant le taux de lithium dans le sang.) En attendant les résultats, on ne m’expliquait rien sur les causes de cette chute de lithium
Comme le laborantin du Laboratoire de la rue Frédéric Estèbe de Toulouse ne sut m’expliquer très clairement pourquoi le taux descendait. Je vins à prendre peur. Je commençais à angoisser parce que les médecins m’avaient dit que grâce à ce médicament, tout risque de rechute est évité.
En plus, pour moi, il fallait dépasser cette période de l’année sans rechute. Rien que de penser à la saison de l’année que j’allais traverser m’angoissait, car je pensais que mes rechutes obéissaient à un cycle saisonnier.
J’avais téléphoné à la clinique de Montberon en disant que mon taux de lithium avait baissé. On me rassura en disant d’en prendre un demi de plus. Mais au bout du fil personne ne m’expliquait le pourquoi du comment. Donc seul face à l’inconnu, vint le moment du doute, de l’énervement, de la peur parce que c’était aussi la période saisonnière où habituellement réapparaissaient mes crises.
Je m’en allai à l’Université Toulouse Le Mirail aider un ami Rachid qui tenait un restaurant. Je me mis à délirer lorsqu’un de ses amis rentra dans le restaurant et lui parla tout bas. Je crus que c’était un inspecteur des stups et je lui cherchai querelle. Mon ami calma le jeu. Le jour après, je revins et me pris pour un auteur compositeur en relation avec des artistes en essayant d’embarquer des jeunes attirés par la musique et le chanteur Francis Cabrel, que je disais connaître.
J’avais l’impression de lire dans les yeux des gens. Le soir, je fis venir mon copain Jacques, instituteur et avec qui nous avions passé notre stage d'animateur pour enfant. Sa mère était morte et je lui dis que je communiquais avec elle et qu’il ne devait être triste.
Le soir, je pris ma guitare, je remplies ma valise remplie de parfums, ma caméra vidéo, et je voulais partir très loin, chez mon oncle à Madrid. Je m’étais disputé avec ma mère qui était venue. Je me sentais oppressé et je partis mais seulement vers un monde imaginaire.
Je garai ma voiture dans le centre ville de Toulouse et pris du lysanxia pour essayer de me calmer. Une personne me demanda où se trouvait une cabine, je lui dis d’aller vers un hôtel au capitole, je crus que c’était un espion et que plein d’espions voulaient me cerner. Je regagnais tant bien que mal ma voiture, me dirige vers la clinique de Montberon à vingt kilomètres de Toulouse. Je criais : « Je ne suis pas fou », je sonnai à la porte, elle ne s’ouvrit. De la fenêtre une infirmière faisait le bruit des oiseaux :"cui-cui,cui-cui". Quel était son intention ? Elle dit que si je n’arrêtais le vacarme, elle appelait la police. Du coup, j’essayais donc retrouver le chemin vers Castelginest où je logeais, (la musique de Claude François à l’intérieur ne faisait que me faire délirer dans l’auto). Le lysanxia me fit planer, car j’en avais pris six. Je ne retrouvai mon chemin. Je me dirigeai à nouveau vers la ville. Je rentrai dans une discothèque où je dis au videur que mes parents m’ont abandonné. Je pris une sangria. J’avais joué de la musique avec des jeunes. Je ne sais s’il y avait quelque chose de plus dans cette sangria.. Mais lorsque j’arrivai à 7 heures du matin chez mon père, je lui dis que j’avais l’impression d’avoir le cerveau et tout le corps se diviser en deux. Mon père habitant dans le quartier des trois cocus appela son médecin, le Dr Raynal . Je crus que c’était un flic et qu’on allait m’emmener dans un endroit secret pour me décorer. Le Dr Raynal juge qu'il était préférable d'appeler ma mère. Mon père téléphone à ma mère. Ma mère arrive et décida qu’on m’envoie à la clinique de Montberon..
Le 31 janvier 1996, je fus hospitalisé.
Il s’ensuit le même schéma, milieu fermé : l’admission et l’attente pour monter au service libre.
Entre temps Gisèle, la directrice du centre, avait essayé de me joindre et voyant que ça ne répondait pas, se douta qu’il m’était arriver quelque chose. Elle savait que mon taux de lithium avait chuté et que je devais faire des analyses. Elle téléphona par déduction à la clinique de Montberon, non loin de Castelginest, où on lui dit que j’étais interné et que les visites étaient interdites. Elle se sentit comme jetée comme une mal propre. Elle vint avec ses fleurs qu’elle fit passer à un infirmier. Ce fut une touche de gaîté.
Sortant de l’admission, elle vint me rendre visite et était devenue une source de bonheur dans l’après-midi.
Le Dr Bartoli devait me laisser sortir, ma mère dit que durant le week-end, je n’avais pas arrêté de sortir. Moi, je ne voulais rentrer chez ma mère faire la convalescence. J’avais un chez moi ! Si bien que toutes deux pensèrent que je n’étais pas prêt et me voilà embarquer dans un tourbillon où il fallait que je me taise face à l’autorité médicale. L’injustice fut telle que la mise sous pression commença à me faire à nouveau délirer. Je me sentais en prison.
Dés que ma copine Gisèle venait, c’était comme un souffle de liberté et d’espoir face à cette blancheur médicale trop froide. Je me mis à délirer prenant Gisèle comme quelqu’un qui avait des pouvoirs ensorceleurs,( ensorceleurs parce que j’écoutais une cassette de musique où le chanteur Jean Jacques Lafont utilisait le mot diable) et n’arrivais à retrouver la raison S’en rendant compte, à un moment et étant sur le point de partir, elle me dit qu’elle ne voulait pas m’embrasser. Ceci me fit si mal que cela me fit sortir de ce délire dans lequel je tombais. Je lui dis qu’elle revienne et que j’allais me ressaisir. Cela marcha. Par contre le lithium faisait des siennes et on me garda encore plus de temps pour changer de médicament, fixer et contrôler le tégrétol, nouveau thymorégulateur qu’on décidait de me mettre après le lithium qui finalement ne fonctionnait guère sur moi.
A la dernière visite, j’avais posé la question au Dr Bartoli si le tégrétol garantissait une stabilité thymique. Ce fut un non. Je quittais cette psychiatre, car j’étais sensible au charme féminin, et choisis le professeur Raymond Fourasté pour entamer une thérapie début 96, à qui je livrais cette petite autobiographie pour ci dessus pour aller plus vite dans l’analyse.
A partir de 96, cette thérapie prend la forme d’un véritable dialogue dans les deux sens, patient / écoutant. Elle me permet d’avancer petit à petit pour me comprendre.
A partir de cette date, je commence à décider de m’intégrer dans la ville où je me trouve, en décidant de faire du bénévolat. Je participe à des ateliers de triage de médicaments avec l’Association Pharmacie sans Frontières. Je m’intègre au sein des Restaus du Cœur et m’occupe de l’établissement des dossiers administratifs pour que les personnes bénéficient de repas. Je continus en parallèle mes recherches sur la maladie maniaco-dépressive en assistant à de nombreuses conférences sur les troubles mentaux.
Cette thérapie aura pour but de me faire exprimer tout ce que je porte au fond de moi de telle sorte que je décide de me mettre à écrire et tenter la prose poétique. Je participe par la suite à un atelier d’écriture de l’association Bon Pied Bon Oeil s’occupant de personnes présentant un trouble mental où la plupart des adhérents décident de créer des ateliers en devenant animateur de ceux-ci.
J’apprends le maniement du dessin et de la peinture. Je décide de continuer mon intégration parmi les gens quand bien même étant étiqueté de maniaco-dépressif en participant à un atelier théâtre qui permet de libérer mes émotions. Petit à petit j’y prends goût et je décide de créer des chansons et des poèmes, m’inscris à la SACEM et fait quelques apparitions sur des scènes ouvertes.
Mon désir d’écrire me pousse malgré tout à me former rapidement au traitement de texte, je décide alors d’aller à l’Université Toulouse Mirail pour me familiariser avec cet outil. Sur place, je participerai à un atelier de théâtre organisé par l’association des Anachroniques
Touché par le virus de l’informatique, je décide de m’inscrire à des options informatiques à l’Université Toulouse Mirail pour apprendre le maniement d’Internet en 2001.
Pendant ce temps, j’entre en relation avec la cellule des handicapés de l’Université Toulouse Mirail dans laquelle j’apporte mon soutien en établissant un fascicule sur les droits des handicapés, me rendant compte du manque d’informations à ce sujet.
Grâce à Internet, je commence à surfer et à faire des recherches sur la maniaco-dépression ainsi que sur la sensitvité.
Etant au contact des étudiants par le biais des activités culturelles, je viens faire la rencontre d’un groupe d’étudiants qui a pour but d’aller au Guatemala pour établir un échange inter-universitaire.
Je décide de contribuer et de m’investir dans ce projet, mais serai vexé par l’attitude des étudiants, sentant comme une mise à l’écart dès lors qu’ils apprennent que je suis maniaco-dépressif, mais se montrant intéressés par ma contribution vu que j’arrive à me mettre en relation avec de nombreuses institutions et personnalités de la ville sans éprouver une difficulté de communication.
Ceci-dit je viendrais à être dégoûté, dès lors que le budget versé aux étudiants pour ce projet et dont le dossier administratif fut établi par mes soins, sera partagé de manière inégale avec les étudiants. Je serai lésé quand bien même m’étant investi financièrement. Quand je viendrai voir les responsables du Projet Atol avec des factures, il n’y a déjà plus de sous. Je m’en irai écœuré, pris pour un pigeon.
Je vivrai mal cette situation, comme un échec. C'est alors que je commencerai petit à petit à chasser le noir en sortant nocturnement et boirai. Je délirerai et viendrai à être hospitalisé à l’hôpital Gérard Marchand le 11 septembre 2001, où je serai touché également par l’explosion de l’usine de Toulouse AZF.
Le 9 novembre 2002 au milieu de la nuit, j’eus l’impression que mon cœur s’arrêtait, battait plus lentement, comme si je mourais et m’en allais petit à petit. De peur, je téléphone à ma mère, qui arrive aussitôt, laquelle appela une ambulance. A 8 heures et demi, j’arrivais à l’hôpital Purpan de Toulouse et je fus orienté au service psychiatrique.
Ce fut un comble !
Après l’expérience de cette procédure. J’en déduis qu’en tant que maniaco-dépressif, il valait mieux ne pas s’énerver ou apparaître trop angoissé ou soucieux quel que soit mon état de santé pour suivre une procédure qui fait en sorte que je suis interné selon ma décision et non pas sur le fait même de m’être trop énervé, ce qui pourrait porter à croire que je suis entrain de péter un plomb. La conduite la plus appropriée est de garder le silence, se contenir, rester zen pour s’en sortir sans trop de dégâts.
Osons le dire et prenons-en conscience : « aujourd’hui n’importe qui peut faire interner n’importe qui », « mais pas n’importe qui arrive à faire sortir n’importe qui. Dis comme ça, ça fait peur, et il en est ainsi.
Ceci pesant dans mon cas, faire preuve de silence vaut mieux que s’emporter émotionnellement ou intellectuellement. Il vaut mieux dans notre société standardisée et régie par tant de systèmes, de lois et de savoirs, que chaque partie entame un dialogue construit et raisonné, preuve de rationalité et de bon sens quel qu’en soient les circonstances pour en sortir libre. Ceci dit en n’étant pas sur de ce qui nous arrive, il vaut mieux faire confiance à la médecine et suivre ses orientations.
En présentant une psychose maniaco-dépressive, la patience est une source incontestée de sagesse pour se sortir de toutes ces situations souvent tendues, que j’ai l’impression que l’on ne m’ausculte que sous le point de vue d’une psychose maniaco-dépressive.
Même si je pensais ce que je viens d’énoncer , je suivais donc la procédure, et m’en remettais aux mains du SIAP, Service Intersectoriel d’Accueil Psychiatrique de l'hôpital Purpan de Toulouse. Je fus ensuite dirigé à la clinique de Beaupuy une journée, laquelle manquant de place me transféra à la clinique du Château de Seysses. Je restais très silencieux et observateur, agréable et sociable envers l’équipe de soins, et quoique fût mon état de santé, profite de ce séjour pour être loin de quelques soucis personnels qui me tracassaient pour faire le vide.
Deux semaines après, le 23 novembre 2002 j’en sortais avec l’accord du psychiatre M. Bernard Tresgallo, qui d’ailleurs m’avait félicité pour ma conduite lors de mon séjour..
Pendant mon séjour et en sortant, je présentais des crises de somnambulisme, je prenais alors du zyprexa 1 comprimé le soir. Comme à ma connaissance je n’en avais jamais pris auparavant, j’arrêtai ce médicament, qui selon moi devait donc provoquer ces crises.
Je revis mon psychiatre personnel le Dr Fourasté, lui racontait ce qui m’était arrivé. Il n’arrivait pas à exprimer son opinion au sujet de mon internement mais me dit de façon claire que chez quelques patients, certains médicaments pouvaient déclencher ce type de réactions, me rassura vu mon inquiétude, demeura pensif et en restait là jusqu’à la prochaine consultation.
J’étais donc sorti le 23 novembre 2002 du château de Seysses, reprenais mes visites à l’université Toulouse le Mirail au milieu de décembre 2002, racontais ce qui m’était arrivé à la DIVE(division étudiante).
Marie France Godroy-Lanet, responsable de la DIVE disait que je n’avais pas eu de chance, « tu te pleins du cœur, et tu t’en vas en psychiatrie ». Je répondais avec humour : « la prochaine fois je dirais que je suis fou, et j’irai en cardiologie » et on éclatait de rire.
Rions en cœur :
Je pourrais faire un hold-up, voire commettre un acte criminel, et en sortir avec l'excuse de mon dossier médical, pour ne pas moisir en prison.
Quelle tristesse ! Quelle connerie aussi! Et dire que cela pourrait arriver !
Ou commence la vérité, où finit le mensonge, tel est le dilemme des psychiatres et des juges confrontés à ces affaires qui dépendent du point de vue, car à ce moment la folie peut dépendre d'un point de vue.
Je vous invite à méditer ou à en rire en regardant la télé ou lisant les faits divers.
Les points faibles de mon statut de handicapé sont tels que je ne peux obtenir un crédit ou être solvable pour un propriétaire. Je ne peux non plus choisir la mutuelle que je veux.
Tel est le vide juridique.
En 2004, je décide de m’investir dans un projet culturel que sera l’organisation d’un concours de photos pour l’association de la Casa de España en Toulouse, celui ci sera une réussite semée d’échecs successifs dans sa réalisation. Cependant je ne viendrai à souffrir de ces échecs car je déciderai d’être dur comme fer, et d’appliquer systématiquement des moyens de sanctions à chaque acte ne respectant pas une procédure correcte. Ce qui en quelque sorte sera enfin l’affirmation de soi
De 2004 à 2006, j'essaierai de me passer d'un thymorégulateur, cela aura pour incidence de provoquer des rechutes et avoir des phases maniaques. Pour autant, malgré la psychothérapie, le traitement deviendra indispensable même s'il faut supporter ses effets secondaires comme la fatigue et la chute de cheveux. Il rééquilibre un dysfonctionnement électrochimique du cerveau.
Grâce au suivi thérapeutique et à un traitement, j’espère que je mettrai fin aux phases hypomaniaques. Le temps est là pour le dire. J’ai commencé le chemin de l’intégration professionnelle et la formation professionnelle. Je dois m'adapter à un thymorégulateur qu'il est vrai je n'ai pas pris de manière continu depuis dix ans car je craignais ses effets secondaires comme la plupart des médicaments actuels. Je crois aussi qu'il ne faut négliger comme nécessité absolue pour s’intégrer : s’exprimer, briser le silence, faire entendre ses opinions tout en respectant celles des autres. En un mot : s’affirmer .
Si je repense, avec un recul de dix ans, l’ensemble de cette période maniaco-dépressive, je constate en effet qu’après le premier échec : « la non-obtention du diplôme de directeur de centre de vacances basé sur des critères subjectifs », j’ai été traumatisé et je me suis conditionné si bien que j’ai eu du mal à faire face à une situation risquée laissant entrevoir la possibilité d’un échec difficile à gérer. Dès que l’échec était en vu, il y avait la résurgence d’un état déprimé qui faisait place à une phase maniaque, m’amenant à basculer dans un monde imaginaire comme un enfant blessé, monde imaginaire constitué d’éléments culturels transposés comme celui que les enfants recréent pour s’amuser ou se protéger dans le cas d’un traumatisme.
Ces périodes de dépression et de phases maniaques sont rythmées par des intervalles où mon état est normal
Je peux ajouter que mon éducation relève d’une carence de réflexes émotionnels favorisant en amont l’apparition d’une psychose maniaco-dépressive se distinguant dés lors que je suis exposé à une situation conflictuelle par le manque d’un « j’en ai que foutre » et d’un «je vais te casser la gueule » dans le cas d’un harcèlement familial, social ou professionnel, réflexe verbal acquis tardivement, en 2004 par une psychothérapie et un stage de théâtre au théâtre des Mazades de Toulouse avec Christian Padi, acteur et coordinateur d'ateliers me faisant exprimer une série d’émotions dont je n’avais pas l’habitude d’exprimer.
En aval, on pourrait noter une adolescence et une jeunesse marquée par une instabilité familiale.
Par ailleurs, je pense qu’on peut ajouter très clairement le manque d’informations juridiques, à vingt et un ans, pendant le stage de directeur de centre de vacances, pour faire respecter ses droits, conserver son honneur, sa dignité et sa place dans l’échelle sociale et professionnelle
On pourrait aussi faire ressortir par dessus, après ce stage de directeur et après la première bouffée délirante, un sentiment d’impuissance .et d’injustice généré par des situations professionnelles et amoureuses successivement mal digérées.
Parce que j’ai subi des facteurs déclencheurs extérieurs propre à mon environnement professionnel et j’ai été sensible à eux, tellement sensible à eux que j’ai développé une dépression. C’est à dire que j’ai eu l’impression de tomber dans un puit sans lumière et sans corde pour remonter.
Je suis tombé dans la maladie maniaco-dépressive tout simplement parce que je suis devenu sensible et irritable au point même de trop prendre à cœur un problème, de subir en sorte une situation sous forme de pression, pression qui peut prendre la forme d’une situation stressante et très tendue professionnellement.
En ce qui me concerne, par exemple, sont considérés facteurs déclencheurs: le fait de ne pas avoir été suivi en matière de discipline par ma hiérarchie lorsque j’exerçais l’autorité comme surveillant dans un collège et qu’un noyau d’élèves commençait à devenir perturbateur ; puis et surtout le fait d’une déstabilisation dans le milieu de la formation professionnelle, tout précisément le stage de directeur de centre vacances à Jegun organisé par les C.E.M.E.A de Toulouse qui ne me fut accordé par une équipe de formateurs parce que, pensaient-ils, j’étais sois-disant intelligent mais trop sensible.
Il s’ensuivra l’apparition de la dépression et l’amorçage d’une bouffée délirante.
Ces deux premiers faits traumatisants et déstabilisants non traités juridiquement ont facilité par la suite la création d’une maniaco-dépression dés que je me trouvais en situation tendue et risquant un échec.
Ma conduite à venir face aux échecs sera altérée par ces deux premiers faits, car je me trouverais dans l’incapacité de réagir fermement.
Ainsi par la suite me trouvant confronté à des situations critiques qui seront les suivantes, je ne régirai :
- Mes débuts de pianiste au pub Le Précat à Toulouse mis en déroute par une autre personne à qui l’on permit de jouer alors que j’étais affiché comme le pianiste de la soirée. Il joua si bien que tout le monde croyait que c’était lui qui était à l’affiche. Cependant je ne réagis fermement pour défendre ma place.
- La pression exercée par l’inspecteur de la sécurité sociale qui me prenait pour un plaisantin et qui et ne voulait m’accorder le congé de longue maladie même si je lui disais ma première bouffée délirante et ma seconde crise maniaque me laissaient dans un état faible psychologiquement pour reprendre à nouveau mon travail. Cependant je ne réagis fermement pour défendre ma position contre lui.
- Ce problème d’effectuer un travail de directeur adjoint de Centre de Loisirs Associé à l’Ecole lorsque je me rends compte de la pression et du conflit que je vais subir si je dis quel est mon statut et quel est le type de maladie reporté, qui peut entraîner un rejet et un étiquetage lourd de préjudices sociaux, d’où une sensation de rejet en tant que déchet de la société difficilement recyclable. Devant cela, je ne réagirai fermement pour défendre ma dignité.
- Les ruptures que j’ai eues avec des personnes dont je suis tomber amoureux, que j’ai subi sans pouvoir me retourner, car en tant que personne étiqueté d’une telle maladie, je ne peux me violenter et risquerais si je venais à m’énerver naturellement d’être pris pour une personne qui fait une rechute maniaque sous la menace permanente d’un internement. Dans ces je n’ai pu réagir fermement.
Ces actes injustes, ces tensions, ces conflits, ces évènement dramatiques, : ces échecs, cette perte de l’être aimé, m’ont déstabilisé au fur et à mesure, abîmé et conduit à l’abyme.
Cet environnement socioprofessionnel et sentimental néfaste est devenu par la suite lourd en conséquences psychiatriques.
Je pense avec le recul que j’aurai pu réagir devant ces situations d’une autre manière. Cependant on ne trouve pas étant jeune la manière la plus appropriée dès lors que l’on marche seul et endormi sur des chemins tortueux qui sont devant et ne sont parsemés que d’embûches pour essayer de devenir un homme, comme on tend à dire. Par rapport à mes différentes embûches ou mailles du filet, j’aurais du réagir ainsi :
- Par rapport à l’expérience de surveillant, j’aurai du démissionner ou demander ma mutation car après deux ans de services dans un collège, les enfants qui grandissent tendent à se mesurer avec vous pour se forger leur propre caractère à votre détriment.
- Par rapport au stage de directeur de centre de vacances organisé par les CEMEA que je n’ai pas eu, j’aurais dû juridiquement réagir en déposant une plainte, m’en foutre ou bien leur casser la gueule, ça aurait libéré mon humeur et remit les pendules à l’heure et j’aurai défendu ma dignité. Aujourd’hui on peut se servir de son visiophone qui devient un outil aidant un témoin de l’extérieur à témoigner d’une scène qu’il a vu
- Par rapport à mes débuts de pianiste, j’aurai du faire attention en regardant qu’on me fasse un contrat par écrit où il était stipulé les modalités de mes prestations et l’interdiction de toucher le piano pendant par une autre personne.
- Par rapport à mon recrutement de directeur-adjoint de CLAE, j’aurais du avertir et en informer la COTOREP, l’inspection du travail, le syndicat, les médias et les associations dont le but est d’œuvrer contre toute forme de discrimination sur les personnes atteintes temporairement d’un dysfonctionnement ou handicap mental
- Par rapport à mes ruptures amoureuses, j’aurais dû ne pas dire quelle était la maladie qui me cataloguait pour ne pas être en déséquilibre ou bien en aimer cent plutôt qu’une et ne vivre avec aucune, ce qui m’aurait donné la possibilité de continuer avec les quatre-vingt-dix neufs autres, ainsi je ne me serais jeter sur une bouteille qui revient.
En somme, je suis devenu maniaco-dépressif à cause d’une situation qui m’a rendu vulnérable et sensible sans la possibilité de me préserver, de réagir contre, de me retourner contre l’irrémédiable parce que je ne trouvais ni l’idée ni les moyens, dès que je tombais. Je m’affaiblissais et déprimais alors qu’il fallait que j’apprenne le chemin de la loyauté en société en sachant coudre ou me battre avec pour m’en sortir justement.
Ce sont ces réactions freinées voire refoulées après le premier échec mal digéré car injustes
-ce putain de stage de directeur-
qui ont mis en place les colonnes de cette maladie, me poussant à faire grossir cet abcès douloureux, que je garde en silence intérieurement.
C’est à cause de ça, qu’après une situation tendue, critique et similaire à ce premier fait traumatisant, au lieu d’exploser verbalement, je vais développer une dépression et une anxiété jusqu’à imploser, créant des associations de mots, aboutissant à la phase maniaque, jusqu’à produire un dysfonctionnement électrochimique de mon organisme vivant parce que je ne supporte et n’accepte les conséquences de l’incident négatif qui vient tout juste de m’arriver. Traumatisé et déstabilisé en aval, je ne réagis en amont, je freine mon humeur et tomberai en phase maniaque dés lors que je me trouve à nouveau en situation de stress, de conflit et de risque d’échecs.
On pourrait dire que dés lors que ce fait traumatisant est inscrit dans ma vie, il va agir comme un processus morbide, auto-destructif, comme un virus implanté dans un programme. Le cerveau peut sauter à tout moment. Donc il est essentiel de nettoyer un virus. Cependant le cerveau, n’est pas comme l’ordinateur, il ne tourne ou recrée une page aussi vite.
Cette souffrance non exprimée extérieurement au moment de ce fait avec l’impossibilité de se défendre et de s’affirmer se décomposent ensuite en une bouffée délirante qui se manifestera d’abord par une association incontrôlée de jeux de mots, au lieu d’avoir exploser et de m’être libérer pendant l’incident oppressant en cours. Je garderai tout en moi et délirerait gravement dans la semaine qui suivra..
Si ces freins n’avaient pas existé et si j’avais été formé pour me servir des textes juridiques, cet incident douloureux aurait pu se terminer par une réaction, une simple explosion verbale, posée et référencée par un article ou un alinéa ne me conduisant au silence et dans l’impossibilité d’agir. Comme cette explosion n’eut lieu, la dépression fit son chemin.
On peut dire que ce fait traumatisant , ce sacré stage et l'environnement stressant comme surveillant précèdent la phase dépressive. Or si pendant la phase dépressive, je ne me suis confier à personne et entame une action, elle fait place à une bouffée délirante. C’est pour ça que l’on conseille à tout le monde de se vider, de trouver quelqu’un qui vous écoute, pour éviter un gros abcès qui finit en une grosse dépression jusqu’à déborder en bouffée délirante.
En un premier temps, je peux apprendre à me préserver d'une dépression ou d'une maniaco-dépression, en décidant si cela est possible, de me foutre royalement de la situation affligeante qui me déprime, en pensant par exemple que ce n’est pas le plus important, en acceptant que ce soit inévitable comme la mort ou un échec justifié, ou bien inversement, en explosant violemment ou en obtenant réparation ou gain de cause, mais surtout à ne pas faire de cette situation affligeante une idée fixe ou un cheval de bataille.
En un second temps, en gommant temporairement certains traits de notre personnalité qui sont le fruit de l’éducation que nous transmettent les parents et qui sont parallèlement sous l’influence des idéaux, des convictions et des savoirs qui nous sont transmis par l’environnement culturel du milieu d’origine ou d’expatriation..
Ce petit ensemble de facteurs éducatifs crée des automatismes comportementaux, modifie notre manière d’agir et peut freiner ou bloquer nos impulsions et même, dans le pire des cas, nous paralyser à cause d’images traumatisantes liées à l’enfance ou à l’adolescence.
L’ensemble de ces facteurs éducatifs nous pousse à prendre ou à ne pas prendre à cœur une situation malgré nous et constitue notre personnalité.
Il faudrait dans le meilleur des cas, arriver à travailler, améliorer certains traits de sa personnalité, décider de jouer avec, avant qu’un jour elle ne se joue de vous, c’est-à-dire être capable à tout moment de réagir face à une situation avec sa raison en adoptant une attitude neutre, passive ou active sans se laisser aller par des réactions et comportements conditionnés par notre éducation. C’est ainsi que l’on parvient à s’affirmer, s’estimer et se préserver d’une dépression ou d’une maniaco-dépression.
Si ce n’est la vie qui m’enseigne dans son chemin les choix et les améliorations que je dois entreprendre par le nombre de gifles qu’elle me donne, l’aide d’un psychanalyste pourrait faire l’affaire.
Une psychanalyse me permet, en faisant le tour de ma vie, de me connaître pour comprendre en somme les facteurs qui me poussent à agir de telle façon devant telle situation ou à choisir telle direction professionnelle plutôt que tel autre. Elle me permet d’établir un recul sur moi-même pour identifier les points forts et les points faibles de mon éducation, de mon milieu d’origine et du milieu dans lequel j’évolue.
Lorsque ces points sont cernés, je peux les travailler ensuite dans des simulations en pratiquant le théâtre pour acquérir ou augmenter temporairement tel trait de caractère ou telle attitude que je n’avais jamais osée exprimer.
Quotidiennement, je peux m’entraîner à adopter des attitudes contraires à mon éducation trop rigide et finalement explorer toutes les facettes possibles de l’humeur.
Je peux ainsi mieux m’adapter à tous les milieux.
Avec de l’entraînement et du recul sur ce travail accompli, je me rends compte que j’ai réagi devant des situations en fonction de mon éducation comme un automate biologique : ma personnalité arrivait à s’harmoniser dans un environnement qui lui convenait, mais dès que l’environnement changeait, je me sentais vulnérable, je souffrais, j’avais du mal à vivre certaines situations, alors que je devais être capable de changer ou modifier la position de tous les curseurs de ma personnalité. Ce qui s’appelle passer d’une éducation d’origine à une auto-éducation pour s’adapter à tout environnement et éviter de se retrouver à nouveau dans une situation qui me conduit à freiner mes pulsions et ne libérer mon humeur. Par ce biais je détecte les points faibles que j’ai adoptés lors des premiers faits qui ont déclenché ma dépression et ma bouffée délirante. J’essaierai de rectifier mon comportement devant une situation similaire à ma première dépression pour éviter de tomber dans une maniaco-dépression
A en juger par moi-même et même si ma tante avait été atteinte de cette même maladie, je ne pense pas que la maladie maniaco-dépressive soit héréditaire, elle demeure un trouble de l’humeur. Je peux dire que l’humeur est troublée par les freins de notre éducation ou de notre environnement socioprofessionnel car ils bloquent les pulsions et par voie de conséquence, empêche l’humeur de se libérer.
L’on comprend ainsi par ce raisonnement que je n’hérite pas d’une maladie maniaco-dépressive mais d’un ensemble de bases morales, comportementales, idéologiques et religieuses liées à mon éducation continuellement en opposition ou en concordance avec des traits de caractères attendus pour un environnement socioprofessionnel ou pas, environnement qui pourrait entraîner une situation critique et nous faire basculer ou non en phase dépressive avec des symptômes suivant qui sont : l’angoisse, la tristesse, la perte d’appétit et de sommeil..
Je resterai en sursis avec moi-même et à la merci de mon éducation et de mon environnement car je risque de me retrouver dans des situations semblables à chaque fois et réagir de la même façon, malgré moi, devant une nouvelle situation.
Les médecins diront alors que ma maladie est cyclique.
Je passerai en phase dépressive avec ses symptômes suivant qui sont : l’angoisse, la tristesse, la perte d’appétit et du sommeil, si je ne trouve personne pour pouvoir me confier et m’aider à traverser le cap difficile de cette situation critique et en faire le deuil.
Je passerai en phase maniaque si je n’ai trouvé personne pour m’écouter et m’aider à prendre une décision face à cette situation. Dans la semaine qui suit, mon organisme réagira ainsi : je me trouverai alors à la merci de toutes les pensées, images, voies et odeurs qui s’amplifieront, dont je n’arriverai à contrôler et faire la synthèse. Je serai en ébullition et imploserai. La fuite vers un monde imaginaire comme un enfant qui n’accepte le monde adulte deviendra irréversible : une sorte de refuge où je viendrai me perdre et me sentirai traversé de pensées sans queue ni tête mais cependant rattachées et associées au délire construit à partir d’un environnement éducatif et socioculturel.
Je suis alors comme une cocote-minute qui chauffe à qui on a bouché le bouchon.
Beaucoup de maniaco-dépressif se prennent alors pour dieu, la vierge, un extra-terrestre, un poisson, etc.
Quelques référents culturels émergent dans le délire par le poids qu’ils représentent dans la culture de l’individu parce qu’ils sont liés à un nombre considérable de ramifications culturelles. Ces référents arrivent à prendre le dessus sur l’individu, car ils sont habités de mystères et se terminent dés que l’on cherche à les identifier et expliquer par un seuil où l’on manque de réponses.
Parce qu’on manque de réponses, toute notre activité mentale est porté par sa soif de curiosité et tend à percer ces mystères Si ces mystères n’ont pas été percés, ils restent finalement dans notre mental comme des mots se terminant par un impasse trop richement constituée, qui lors d’un délire continuent à rester puissant, et si nous ne sommes pas centrés sur notre situation critique que nous traversons en essayant d’en sortir. , ces mots, selon moi, si puissamment incrustés deviennent comme des entités linguistiques qui se relaient temporairement lors du délire à notre propre identité, progressant et développant une confusion mentale critique.
Se rabattre sur l’alcool, car à ce moment là celui-ci accélèrera et facilitera l’apparition des troubles délirants, caractérisés par une phase maniaque portant sur des jeux de mots entrecroisés d’idées fixes, une émotion instable et des réactions irritatives.
L’abus d’alcool modifiera encore plus le champ de la réalité, conduira à l’euphorie, désorganisera le sommeil, je serais un danger pour moi-même et mes semblables, devenant irresponsable de mes actes et frôlant un dédoublement de la personnalité.
L’internement sera alors inévitable et les médicaments deviendront indispensables pour un retour au calme.
Décider de se confier à son thérapeute et ne pas garder et entretenir une douleur
Arriver à faire le deuil de cette situation douloureuse pour éviter un phénomène cyclique propre à la maladie maniaco-dépressive
Ce travail s'accomplit via le soutien thérapeutique, et via l’aide d’un thymorégulateur qui calme l’excitation des neurones de manière régulière et par conséquent atténue le dysfonctionnement électrochimique de l’organisme vivant dès que je me trouve en conflit avec autrui, conflit nocif qui risque de faire amorcer progressivement une phase maniaque, en attendant d’avoir compris, par une psychanalyse, toute la complexité qui me constitue et accomplissant tout un cheminement intérieur et un travail sur moi-même pour combattre les points faibles de ma personnalité s’il y en a.
C’est en m’analysant, que je fais le deuil, retrouve la paix intérieure, tourne la page aux souvenirs avec le temps, et deviens un homme construit et équilibré tenant à jamais les rennes de ma vie.
L’écriture et l’aide d’un thérapeute reste le meilleur moyen pour l’auto-analyse, le théâtre reste le meilleur moyen pour modifier à volonté son comportement.
Le dénouement et la cicatrisation de ce premier épisode prennent du temps.
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Ne pas retrouver l’estime de soi et garder le silence sur sa première hospitalisation:
La réapparition cyclique des troubles maniaco-dépressifs est à prévoir.
Et ce pourquoi ?
Parce que la blessure persiste, l’épisode délirant et l’hospitalisation m’ont traumatisé, mon image intérieure et antérieure s’est dégradée face à autrui, un diagnostic médical me place en porte à faux professionnellement et socialement s’il n’est maintenu secret.
Ce passage émotionnellement dur et douloureux en conséquences, s’incruste puissamment dans ma mémoire, tel un virus programmé qui conditionne, modifie et altère ma vie dans toutes ses facettes : relationnelles, professionnelles, intellectuelles m’incitant à mentir ou éviter le sujet.
Au fur et à mesure cette douleur, s’aggrave dans le secret, me grignote et cancérise mon âme en silence.
Je me replie sur moi-même, je me trouve dans l’impossibilité de communiquer par crainte du jugement d’autrui. Je finis par freiner de plus en plus mon humeur. Je me sens incompris, en ébullition, sous tension. Ce même silence peut me faire imploser à défaut d’exploser, je risquerais de trouver chaleur et compagnie dans la bouteille, altérant et excitant anarchiquement les connexions électriques et chimiques des neurones. Un monde imaginaire apparaîtra à nouveau, j’y glisse, délire, condamné inexorablement à rechuter, et dans l’urgence. Je serai hospitalisé
Il restera un état anxio-dépressif tant que les faits ne sont réglés. Par la suite, le deuil de cette expérience doit être réalisé.
· Etre rejeté administrativement par la société à cause d’une maladie dont elle a honte et qu’elle génére
· Ne pas accepter que la fonction de la société soit aussi de rejeter les individus.
· Les points faibles juridiques dès lors que le voile du secret médical est levé
Le vide juridique lié à ma maladie est constant. La société ne me donne le droit d’adopter.
C’est pour cette raison qu’il s’avère urgent tant médicalement comme juridiquement de savoir statuer le sort de certaines maladies en octroyant aux personnes victimes d’une maladie la possibilité d’être libre de leur destin, dès lors que la recherche se met à leur service, avec le risque majeur d’assumer le parcours chaotique de quelques patients qui ont été mal orientés depuis le début parce que le développement de la science à l’époque ne laissait supposer telles avancées ou telles éventualités, et ce afin de considérer le patient comme un individu unique avec des possibilités multiples tenant compte de l’environnement dans lequel il se développe, s’il n'entre pas à cent pour cent comme l’on dit dans une case qu’il faut cocher avec une croix et que l’on porte après toute une vie.
Le médicament et la conduite
La prise d’un thymorégulateur est contre-indiqué pour la conduite alors qu’on voit beaucoup de personnes conduire sous traitement. En somme, consommez des psychotropes mais ne buvez de l’alcool. Tout ceci peut devenir un débat de société évoluant en réglant ses contradictions dont je ne ferai la liste dans ce livre.
La vie en société
Si vous n’êtes sorti de la maladie et si cela n’a pas été marqué noir sur blanc par votre psychiatre, vous n’avez pas le droit de vous énerver en défendant un point de vue car n’importe qui pourrait penser que vous n’allez pas bien et dans ce cas vous envoyer en urgence aux urgences. Vous êtes le bouc émissaire de la vie.
Si le statut de handicapé constitue un point positif temporairement pour subvenir aux besoins économiques de l’individu et permet par le biais de la reconnaissance de travailleur handicapé d’accéder à une formation et un emploi, il laisse incontestablement par la suite une trace dans mon dossier, et me demande par la suite de faire mes preuves si je veux garder ma place.
Ce statut ne permet d'obtenir un crédit ou d'être solvable pour un propriétaire en accédant à un logement. Tel est le vide juridique. Cependant ce statut est nécessaire pour survivre.
Il n'y a pas une méthode précise car chaque histoire individuelle est singulière et unique. Cependant on peut dire qu'il existe des traitements médicamenteux et des thérapies qui sont efficaces mais qui ne préservent l'individu à cent pour cent. Il ne se guérit de cette maladie maniaco-dépressive qu'à partir du moment où il s'est compris lui-même et prend le dessus sur toutes les situations qui deviennent stressantes et conflictuelles pour préserver sa santé et sa dignité.
Savoir tourner les pages est une bonne résolution dans certains cas, affirmer son point de vu et défendre ses droits et convictions font de vous un citoyen engagé devant une maladie que vous portez comme une étiquette sur votre dossier médical, même lorsque vous vous en êtes sorti, parce que c’est une maladie tabou qui pèsera sur vous en prenant un crédit bancaire.
Se remettre dans des situations conflictuelles et stressantes avec un je m’en fou-tisme est une manière de se préserver.
Se trouver dans des situations similaires par rapports aux faits traumatisants déclencheurs de cette phase maniaco-dépressive lors d’un jeu de rôle en théâtre, c’est commencer à se vacciner des aléas émotionnels de la vie.
Reprendre une activité professionnelle demande un temps pour faire ses preuves, mais comme beaucoup de psychiatres pensent que cette maladie est génétique, tout votre potentiel se trouve en porte à faux.
Vous pouvez rejoindre certaines associations si vous le désirez.
Si vous prenez le statut de handicapé. Vous signez de votre chef l’annulation du secret médical car vous serez répertorié en tant que tel.
Vous avez un choix, soit vous affirmez votre histoire et vous en assumer les conséquences, soit vous passer sous silence cette péripétie temporaire de votre vie et vous ne déclarez pas que vous êtes malade. Si par malheur vous faites une rechute pou x raison que ce soit, les assurances du crédit ne vous couvriront pas car vous avez trompé la banque en lui disant que vous n’aviez pas de maladie nerveuse antérieurement. En somme il vous faudra ne plus tomber malade à nouveau sous le plan psychiatrique. Ce qui est une aberration, car on peut s’être sorti d’une maladie maniaco-dépressive et tomber en dépression pour une autre raison majeure et inattendue quand bien même une psychanalyse aura fait tout son nécessaire pour faire de vous un homme libre de lui-même et neuf qui peut prendre en main son avenir.
Tels sont les dilemmes à surmonter et à dépasser. Tels sont les défis et combats que vous risquez d’entreprendre.
L’individu dans la société moderne est comme une voiture à l’essai avec un nombre limité d’options par son constructeur. Il arrive qu’elle dure toute une vie avec son entretien habituel. S’il y a un accident, ou un défaut de série, elle repart au garage avec une pièce de rechange définitive ou provisoire à changer. Si cette pièce provisoire ou définitive ne tient pas en place,.elle repart sans cesse au garage. Au pire elle risque à nouveau d’être en panne et accidentée. Elle peut venir à être remplacée par un modèle plus attrayant correspondant aux caractéristiques attendus par l’acheteur. Elle finit alors à la casse, recyclée en petites pièces d’occasion, où tragiquement fondue si elle n’est reprise par un conservateur de voitures anciennes, qui reprend le manuel de construction, commande les pièces manquantes ou les re-fabrique en cas d’épuisement du stock, apporte des améliorations avec un choix illimité d’options ajustables, demande le passage au mines, se bat pour qu’elle ait le droit de rouler comme toutes les autres et en fait un tout terrain à toutes épreuves.
Quand ce travail est accompli, on retrouve confiance et assurance devant une responsabilité à endosser, et libre alors à soi, de trouver une place en fonction de ses compétences
En ce qui concerne ma psychose maniaco-dépressive, seul le deuil et la bonne gestion de mes échecs tout en rectifiant quelques paramètres de mon éducation m’ont empêché de tomber dans des situations que j’allais vivre mal à l’avenir. J’ai appris à tourner les pages devant les difficultés de la vie pour penser à moi. J’ai décidé de prendre un thymorégulateur pour une prévention de ce trouble en acceptant les effets secondaires à long terme comme la fatigue et la chute de cheveux.